mercredi 26 février 2014

Les questions pièges en entretien


Je continue à passer des entretiens et j’avance lentement dans ma recherche d’emploi. Il y a régulièrement sur internet des articles qui proposent de vous aider à répondre aux questions pièges des employeurs.
Mais en y pensant j’ai rarement eu à répondre aux questions qui sont listées sur ces articles. Soit les recruteurs lisent également les articles, et donc rayent les questions de leur liste. Soit ils s’adaptent, sachant que nous allons tous répondre la même chose à leurs questions. Par exemple, cela fait des années qu’on ne m’a pas demandé quels étaient mes défauts ou faiblesses. C’est la question stupide par excellence, vous me direz. Qui va répondre honnêtement à cette question ? Peut-on avouer à un recruteur que nous sommes toujours en retard, que nous remettons toujours tout au lendemain ou bien que nous avons peur de parler au téléphone.
Non, c’est impossible. Nous allons donc inventer des défauts fictifs qui n’en sont pas vraiment : nous sommes tous perfectionnistes ou bien nous sommes exigeants.
Que du blabla…

Non, les questions pièges auxquelles j’ai eu droit jusque là sont bien plus difficiles et pernicieuses.

Question piège numéro 1 : Que savez-vous de nous ?
Je l’ai eue plusieurs fois, et à chaque fois, quel que soit mon niveau de connaissance de la boite j’ai eu l’impression de mal répondre. Aux Etats-Unis on vous pose également la question, mais c’est plus par curiosité. On n’attend pas de vous d’être un expert sur l’organisation de la société et sur ses produits. On veut savoir si vous connaissez à peu près l’endroit ou vous postulez.
Ici, j’ai l’impression que c’est une question piège, ou bien plutôt je dirais, une espèce de question idiote pour départager les candidats. Celui qui saura le plus réponses au trivial poursuite aura le job en quelques sortes.
Au premier coup, je me suis faite avoir comme une bleue, je l’avoue. Je connaissais très peu le secteur d’activité dans lequel je postulais, il faut dire. Mais j’avais passé les étapes précédentes avec succès, j’avais glané quelques informations sur la société au court des entretiens, mais cela n’a pas suffit. Le peu d’information que j’ai trouvé sur internet n’ont pas suffit non plus. Je me suis fait éliminer. Pourtant, j’avais le profil et les compétences.
Parfois, j’ai eu de la chance. Je postulais dans des secteurs que je connaissais bien, et j’ai pu m’en tirer facilement. Je connaissais la boite car c’était un de mes concurrents et expliquer le secteur d’activité et les produits ou services est facile dans ces conditions.
Mais très récemment, rebelote. Je passe toutes les étapes du recrutement, j’arrive au dernier stade. Et la, peut-être faute de trouver d’autres questions, le DG me demande ce que je sais de la boite et de ses produits. Ses lieutenants m’ayant déjà posé la question, j’ai répondu ce que j’avais glané. Et là, grand moment de solitude, il me dit que ca n’est pas tout à fait ca, que soit j’ai mal compris, soit son équipe m’a mal expliqué.
Je ne sais pas encore si cela jouera en ma défaveur. Mais cela confirme mon impression, il est difficile de changer de secteur d’activité, surtout en période de crise.

Question piège numéro 2 : Que savez-vous du poste ?
Cela peut paraitre banal. Car normalement on a une description du poste. Mais la lecture du poste peut-être différente selon le coté dont on se place. Je m’explique.
Je lis une description de poste, qui en fait n’est qu’une liste de choses que la personne qui aura le poste va devoir faire, et une liste des compétences que cela requiert. Parmi cette liste, il y a des éléments importants et des éléments mineurs.
Je ne vais retenir que ce qui me correspond, et c’est très rarement 100% de la liste.
Donc, si je réponds à la question sur le poste, j’ai des chances de passer à coté de ce que le recruteur pense être vraiment important pour le poste.
Le mieux dans ce cas, est de poser la question avant qu’on ne vous la pose, mais plus subtilement. Quand vous avez le recruteur au téléphone et qu’il tâte le terrain, il vous donne souvent l’occasion de poser des questions. C’est votre chance pour demander quelles sont selon lui les taches les plus importantes pour le poste. Ou différemment, ce qui selon lui représenterait un atout pour le poste. Autre variante : quelles sont les qualités requises pour le poste.
Donc conseil sur ce point, poser la question avant qu’on ne vous la pose.

Question piège numéro 3 : Vous semblez rester peu de temps dans chacun de vos postes…
Ca n’est pas vraiment une question, c’est une espèce d’affirmation insidieuse. La question derrière est : qu’est ce qui me dit que vous n’allez pas partir au bout de deux ans ?
C’est la question qui me révolte le plus, je dois dire. En général, elle vient de gens qui ont travaillé dans des grands groupes et ont pu faire carrière. Un coup de bol, un coup du destin… appelez ca comme vous voulez. Mais dire que certaines personnes ont la bougeotte, c’est faux et lâche. Ou alors cela témoigne d’une grande ignorance des réalités du monde du travail aujourd’hui.
Qui peut se permettre d’avoir la bougeotte aujourd’hui ? On a un job, on le garde précieusement, on s’investit, on veut évoluer dans la société, on apporte son savoir faire, on apprend... On ne part pas pour un oui ou un non. Chacun des sauts de puces, comme certains recruteurs diront, ont une explication valide et valable.
La réponse est d’expliquer clairement les changements : un déménagement, un licenciement, un changement de carrière, un dépôt de bilan…
Tout a une explication, on ne prend pas la décision de changer de travail et repartir à zéro pour rien.
Tenez –vous prêt pour cette question, si comme moi vous avez une expérience riche. Ce qui par ailleurs est très commun et pas du tout surprenant aux Etats-Unis. En France on est encore très conservateur sur ce point.

Question piège numéro 4 : Pourquoi voulez-vous partir de votre job actuel ?
Bon alors ca n’est pas mon cas actuellement, mais j’ai eu cette question par une passé. Une époque heureuse… qui reviendra je l’espère…
Blague à part, c’est une question délicate. Car elle est très personnelle, non seulement pour vous. Mais également pour la personne qui la pose. Et oui, ce que nous considérons comme une raison valide de chercher si l’herbe est plus verte ailleurs peut être complètement different d’une personne a l’autre. Et puis, il y a des choses qui ne se disent pas. Comme par exemple que votre nouveau chef est un con ou bien qu’on vous paye une misère et que vous n’avez plus de vie.
Ce sont des raisons tout à fait valides de fuir le goulag, mais il n’est pas de bon ton de les énoncer en entretien.
Voici donc un petit plan de secours si vous ne savez pas quoi dire quand on vous pose cette question :
-          Il y a eu un changement d’organisation et cela m’éloigne de ce que je souhaite faire professionnellement
-          Je sens que j’ai atteint la limite quand à mon avancement professionnel dans cette société
-          Le budget qui était alloué aux projets dont je m’occupe a été coupé
-          La société déménage toute l’équipe au pole nord
Vous l’avez compris la dernière réponse est une blague. Une des choses les plus importante est qu’il ne faut jamais dire de mal de son précédent employeur et dans la mesure du possible il faut partir en bons termes. Car on ne sait jamais de quoi l’avenir est fait.

Question piège numéro 5 : Avez-vous des questions ?
En fait, cette question est facile si vous êtes intéressé par le poste. Elle l’est moins si la personne en face de vous n’est pas très cool et que vous avez juste envie que ca finisse. Ca arrive souvent, en général on sait si un entretien se passe mal ou bien, et si le contact passe bien. Si le contact passe mal, l’entretien tire en longueur et le recruteur se sent obligé de vous poser la question finale : avez-vous des questions ?
Mon humble opinion sur ce point c’est que si vous sentez que la question est posée sincèrement et que votre interlocuteur attend une réponse, alors il ne faut pas hésiter. Sans cela, ne vous forcez pas, le recruteur vous en sera reconnaissant et de toutes façons, les dés sont joués.
Si vous décidez de répondre et que vous êtes à court de questions, en voici quelques-unes qui peuvent vous sauver :
-          Pouvez-vous me parler de l’équipe ?
-          Quelles sont les qualités qui me feraient réussir à ce poste ?
-          Est-ce un remplacement de poste ? Pourquoi la précédente personne est-elle partie ?

Question piège numéro 6 : Comment voyez-vous votre manager idéal ?
On est tenté de répondre sans réfléchir a cette question, car on a tous un profil idéal de boss : surtout pas micro-manager, la quand on a besoin de lui, quelqu’un qui va mettre son équipe en avant et vous aider a avancer…
Mais attention, avant de répondre, posez-vous cette question : Pourquoi me poserait-o cette question si le boss est sans histoires ? Mon instinct me dit que si on pose cette question, c’est que les ressources humaines ont eu des remarques sur le style du chef. Et peut-être même qu’il ou elle en a fait fuir quelques uns.
Il faut donc être fin sur ce coup la.
Mon conseil : répondez de manière vague et générale pour être sur de ne pas tomber sur LE gros défaut du boss, car vous seriez out tout de suite.
Par exemple : Je peux travailler avec un minimum de supervision et je suis très autonome, j’aime bien que mon manager soit d’accord avec cela (qui ne l‘est pas ?).
Puis renvoyez la question au moment approprié  si cela est possible. Demander simplement quel type de manager est  le boss de l’équipe.
Normalement, vous devriez avoir une réponse honnête, car le recruteur ne veut pas que vous vous fassiez des idées et fuyiez au premier clash.
Ensuite à vous de décider si les petits défauts de votre futur boss sont acceptables.

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