mercredi 12 février 2014

L’attente, le cauchemar des demandeurs d’emploi




D’ailleurs, il y a une chose qui me surprend en l’écrivant. Pourquoi dit-on « demandeur » d’emploi ? Ne serait-ce pas plutôt « chercheur » d’emploi, comme en anglais (job seeker) ?
Pourquoi ce terme de demandeur ?
Est-ce à dire que je peux aller au Pole Emploi et commander l’emploi parfait ?
On me répondrait « Très bien Madame, vous aurez votre emploi dans 6 semaines ! »
Et moi de répondre « 6 semaines ! C’est long, pourrais-je l’avoir avant ? »
Et Pole Emploi de répondre «  Nous sommes désolée Madame, nous sommes surchargés de demandes actuellement, nous avons bien quelques postes disponibles de suite, mais ils ne correspondent pas à votre profil »


Mais je parlerai de mon expérience Pole Emploi dans un autre post.

Je vais parler de l’attente et de l’image de marque des sociétés. Un recruteur m’avait confié un jour que sa société postait des offres d’emplois factices afin de faire croire aux concurrents et aux potentiels talents que tout allait bien.
Effectivement quand on voit une longue liste de postes à pourvoir pour une société, on est tout de suite admiratifs. On se dit que la société va bien financièrement et est profitable. Alors bien entendu, comme nous recherchons tous une certaine sécurité, nous sommes tentés de répondre. En général, pour ce genre d’emploi factice, il faut répondre en ligne. On sait bien que ça arrive dans un trou noir sans fond et on n’attend pas grand-chose de ces soumissions électroniques. Alors, quand on reçoit une réponse automatique disant que notre profil n’a pas été retenu, nous ne sommes même pas étonnés. On se dit que la société en question doit recevoir des centaines de candidatures tous les jours.
Tout cela pour expliquer que l’image de marque d’une société passe aussi bien par sa satisfaction clients que par son image externe sur le marché du travail. Attirer les talents est, ou plutôt devrait être,  un défi de tous les jours pour les sociétés.

Malheureusement, certaines sociétés n’en sont pas assez conscientes ou alors sont trop prétentieuses pour s’en soucier. A l’heure de l’internet et de la communication instantanée, c’est une erreur. Voyez le fleurissement de ces sites de notation des sociétés et de leur méthode de recrutement (Glassdoor par exemple). Un des reflexes du candidat à un poste est d’aller trouver des informations sur la société qui recrute. Fait-il bon y travailler ? Comment se passe le recrutement ?

Je suis persuadée qu’il s’agit également d’un avantage compétitif. Beaucoup de cadre privilégient le cadre de travail, l’ambiance et la culture d’entreprise au salaire. Attirer et surtout garder les employés compétents est une clef de succès indéniable.
Et la première vitrine de cette fameuse culture d’entreprise c’est l’entretien.

Dans une des sociétés ou j’ai travaillé aux Etats-Unis, les managers avaient une formation sur la façon de recruter de leur équipes.
Il s’agit non seulement de déceler le bon profil, mais également de comprendre que le candidat doit avoir et garder une bonne image de la société et avoir envie d’y entrer. Même si l’entretien n’aboutit pas, le candidat en gardera un bon souvenir et passera le mot. C’est comme cela que des sociétés se construisent une réputation.

Traiter le candidat avec respect, c’est répondre personnellement à une candidature et ne pas laisser un robot le faire, surtout quand on a rencontré ou parlé à la personne. C’est également respecter sa parole. Si on promet de répondre sous deux à trois jours, il faut le faire, même si on n’a pas grand-chose à dire, il faut au moins envoyer une note pour dire que l’on a besoin de plus de temps.
C’est également accueillir le candidat comme on aimerait être accueillit soi-même. Un candidat n’est pas une personne qui vient quémander un emploi, c’est une personne qui vient proposer ses services pour apporter sa contribution à la croissance de la société. Et cela, quel que soit le poste ouvert.
Si je peux résumer cela en trois mots : respect, politesse et empathie.

Alors certes, en période de crise, il y a beaucoup de bons candidats. Et ce grand choix peut faire oublier certaines de ces règles élémentaires. Et oui, après tout, il y aura toujours quelqu’un de plus désespéré pour prendre le poste. Mais le retour de bâton est difficile. Dès que l’économie ira mieux les candidats jadis « désespérés » deviendront des candidats exigeants et partiront ailleurs ou il fait certainement mieux vivre.

Ainsi, l’attente fait partie du quotidien des chercheurs d’emplois. Un peu comme après un premier rendez-vous amoureux, ou l’on attend le second appel désespérément pendu au téléphone.

Le chercheur d'emploi passe son temps à attendre.

On répond à une offre que l’on a choisie avec soin sur internet. On est sur d’avoir le bon profil, il n’y a aucunes raisons que le téléphone ne sonne pas. Et pourtant, parfois il ne sonne pas. Rien n’est sur, bien entendu, mais on attend tout de même, avec espoir.

Lorsque les ressources humaines nous ont contactés, et nous disent qu’ils vont transmettre notre dossier en interne, ils nous promettent de revenir vers nous sous quelques jours. Nous attendons. C’est à partir de la que le sentiment de déception se forme. Si la personne ne tient pas sa parole.



Lorsque la société, que nous avons rencontré en entretien en face a face nous dit qu’ils vont revenir vers nous et ne le fait que trois semaines plus tard pour nous envoyer un email impersonnel disant qu’un autre candidat a été choisi. Nous avons attendu. Trois semaines.

Il n’y a pas grand-chose à faire contre l’attente. Le grand problème de la recherche d’emploi c’est que l’on sait quand ca commence mais pas quand ca finit. Il faut donc prendre son mal en patience et le faire avec philosophie. L’attente finira bien un jour.

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