Bref, pendant mon
séjour américain, j’ai travaillé en tant que commerciale dans une grosse
société dans le secteur informatique. Nous étions numéro trois sur le marché,
derrière deux géants. Ces géants étaient très connus sur le marché et
l’activité pour laquelle nous étions en concurrence ne représentait qu’une
goutte d’eau pour eux. Autant vous dire que nous étions moins bien connus et
qu’il nous était difficile de passer les barrages téléphoniques pour arriver au
bon interlocuteur.
Je fais une
petite parenthèse pour dire que la société dans laquelle je travaillais
maitrisait complètement le cycle de formation de ses commerciaux. Nous avions
plusieurs formations par an et même des tests réguliers sur notre connaissance
des produits. La formation initiale durait une semaine. Et en pus de cette formation,
le kickoff (réunion commerciale mondiale annuelle) servait de remise à niveau
et d’introduction aux nouveaux produits. Le kickoff durait 4 jours et c’était très
intense avec des journées parfois très longues.
Nous avions des
simulations de vente par petit groupe, des arguments et contre-arguments à
construire. Et, nous repartions avec des
documents de formation très bien fait.
L’une des
formations que j’ai faite était une formation au cold calling. Elle a duré
trois jours. Nous devions venir avec le nom de trois sociétés que nous voulions
cibler et pour lesquelles nous n’avions jusque la eu aucun succès.
La société avait
fait venir un formateur, pro du cold caling et il en avait fait sa marque de
fabrique, il formait les commerciaux de toutes les grosses sociétés des
Etats-Unis.
L’une des choses
qu’il faut savoir c’est qu’il faut se donner des objectifs atteignables lorsque
l’on fait de la prospection téléphonique. Chaque stade du niveau de vente doit
avoir un objectif.
Il faut donc
préparer soigneusement sa liste, revoir ses notes et être appliqué.
Les commerciaux
qui réussissent le mieux ont tous une qualité en commun : ils sont
rigoureux. Ils se préparent, prennent des notes, revoient leur notes et font ce
qu’ils ont promis de faire (envoyer un prospectus, envoyer une note de
remerciement…). Cela demande beaucoup de sérieux et de préparation.
Il est inutile de
penser que lors du premier appel téléphonique dans une société, l’interlocuteur
va décrocher et écouter un grand discours commercial. A chaque étape l’objectif
de l’appel est différent.
J’ai noté 4 étapes :
1-
La préparation
de la liste d’appel :
a.
En
tant que commercial, vous devez avoir une idée des entreprises que vous
souhaitez cibler. Cela peut être basé sur un secteur d’activité, le nombre d’employés,
le chiffre d’affaire ou une problématique que les produits ou services que vous
poussez peuvent résoudre.
b.
Vous
devez également connaitre le type d’interlocuteur cible. Il peut y en avoir
plusieurs dans une même société. Par exemple vos produits peuvent à la fois intéresser
le Responsable Marketing et le Responsable des Systèmes d’Informations.
c.
Une
longue et laborieuse recherche commence alors. Trouver les noms et numéros de téléphone
de ces cibles. Parfois on n’arrive pas à les trouver, et c’est là que la
formation cold calling est utile. J’utilisais beaucoup LinkedIn pour trouver
les bons interlocuteurs.
2-
Le
premier appel. L’interlocuteur ne s’y attend pas. On a 1 minute pour se présenter
clairement et exposer l’objet de notre appel. Cela s’appelle un « elevator
pitch » en anglais. C'est-à-dire une petite discussion d’ascenseur. C’est
assez simple. Imaginez que vous rencontrez un parfait inconnu dans l’ascenseur.
Il vous demande ce que votre société fait. Vous devez être capable de lui
expliquer de manière claire et concise et lui donner envie d’en savoir plus. Le
tout ne doit pas vous prendre plus de temps que l’ascenseur ne prendra pour
vous amener à destination.
Exercice périlleux. Cela peut prendre des mois avant de trouver le bon
discours et le bon ton. En général, la récitation l’elevator pitch fait partie
de ce que la société vous apprend lors de la formation. Si ca n’est pas le cas, je conseille vivement de passer
un peu de temps avec vos ainés dans la boite. S’ils sont encore là, c’est qu’ils
en ont trouvé un qui fonctionne.
Dans tous les cas, il faut s’entrainer à le dire, le comprendre et être prêt
à l’expliquer à votre interlocuteur. Je conseille d’utiliser ses propres mots
et de l’essayer sur votre entourage. On a tous quelqu’un autour de nous qui ne
comprend pas ce que nous faisons. Tester l’elevator pitch sur eux est un bon
exercice, car si vous arrivez à leur faire comprendre, vous avez gagné.
Vous l’avez compris, il faut formoler l’elevator pitch de manière candide, comme
si vous vous adressiez à quelqu’un qui ne sait pas ce que vous proposez et ne
comprend rien à ce que vous faites.
Si vous entrez dans des considérations techniques dès le premier appel,
vous prenez le risque de faire fuir vos interlocuteurs qui peuvent penser que
cela ne les concerne pas. Et oui, tout le monde n’utilise pas le jargon propre à
votre société. Donc, consigne numéro une : pas de nom de produit.
Et même si cette personne n’est pas le bon interlocuteur, s’il comprend
assez ce que vous lui dites, il pourra vous orienter vers la bonne personne.
Le premier appel est une chasse à l’homme. On cherche LE bon interlocuteur.
Cela m’amène au but que vous devez vous fixer pour ce premier appel :
Trouver le bon interlocuteur. S’assurer que vous avez les bons renseignements
le concernant (nom bien épelé, intitulé de leur poste – cela permet de les
situer sur l’échelle hiérarchique – et informations de contact) et surtout l’amener
à accepter un rendez-vous téléphonique plus long.
3-
L’appel
numéro deux. Il fait donc suite à l’appel numéro un. Votre interlocuteur a accepté
de passer quelques minutes avec vous au téléphone pour en savoir plus sur ce que
vous proposez. Il y a deux possibilités : Soit l’interlocuteur a un projet
en cours, et dans ce cas, il vous faut absolument obtenir un maximum d’informations
sur ce projet. Soit il n’a pas compris ce que vous vouliez et a accepté juste
pour vous faire plaisir. Dans ce cas également il vous faut tenter de le déceler
au plus vite pour ne pas perdre de temps, mais également pour l’amener à vous
aider à trouver la bonne personne.
Donc votre but ici est d’obtenir des informations sur la société, le
service dans lequel cette personne travaille (car si vous avez fait votre
recherche correctement, c’est ce que vous ciblez), quels sont les process et
les produits qu’ils utilisent actuellement et surtout essayer d’obtenir des
informations sur les difficultés qu’ils rencontrent. Votre but est également de
comprendre un peu le processus de décision. Et situer votre interlocuteur dans
ce processus.
Cela semble difficile, mais en réalité, ca ne l’est pas tant que cela. Les gens
adorent parler, il suffit d’écouter et de relancer la conversation dans votre
sens de temps en temps.
Par exemple lister un ou eux challenges commun aux sociétés comme celle de
l’interlocuteur et écouter sa réaction. Donnez des exemples de fonctionnement.
Pour obtenir des informations sur le décisionnaire, il faut le demander
directement. La personne vous dira s’il s’agit d’elle-même. Si c’est quelqu’un
d’autre, ne pas hésiter à demander le nom, le faire épeler et prendre les coordonnées.
Cela vous évitera des heures de recherche.
Cet appel vous aura appris beaucoup de choses sur les problématiques de la société
cible. Si vous avez le décisionnaire au bout du fil, vous pouvez alors demander
un autre rendez-vous téléphonique plus long pour faire une présentation de vos
solutions et démontrer comment vous pouvez les aider. Votre interlocuteur
pourra inviter d’autres personnes à la présentation et éventuellement préférer
la faire dans leurs locaux plutôt qu’en conférence.
4-
L’appel
numéro 4 ou présentation : à ce stade, nous sommes sortis du cold calling.
A moins d’être toujours à la recherche du bon interlocuteur. Cela peut prendre
plusieurs appels avant de parler à la bonne personne.
Imaginons que vous avez eu le bon interlocuteur et qu’il ait accepté une présentation.
Votre présentation doit être préparée avec soin. Elle doit être ciblée. Elle doit
contenir plusieurs exemple de cas résolu dans le secteur d’activité du prospect
afin qu’il s’identifie.
Il faut connaitre votre audience à l’ avance. Vous pouvez avoir besoin d’un
soutien technique lors de cet appel crucial. Votre but est de présenter vos
solutions rapidement. Dans un cycle de vente normal, si vous êtes à la présentation,
c’est qu’il y a un besoin. Cet appel
doit vous aider à comprendre mieux le besoin et la problématique afin d’y répondre
le plus précisément possible.
A
ce stade, votre but est de vous affirmer en tant que fournisseur potentiel d’obtenir
un rendez-vous face à face afin de comprendre tout le cycle : besoin,
budget, décisionnaires, timing.
Le cours de cold
calling nous a aidés surtout sur la phase une du cycle de vente. Il s’agit de
trouver le bon interlocuteur et passer les barrages téléphoniques en utilisant
la technique top-down.
La technique du top
down est le fait d’appeler le plus haut possible dans l’échelle hiérarchique
pour ensuite de trouver le bon interlocuteur.
Voila
comment cela se passe. Vous vous munissez
du numéro de téléphone de la société que vous ciblez. Il est facile de trouver
le numéro du standard, en général il est sur le site internet.
Voici un exemple.
Mettons que vous vendez des logiciels et que votre cible est le responsable des
Systèmes d’Information. Vous n’avez pas son nom, il vous est impossible d’y accéder
car il y a trop de barrages téléphoniques :
1-
Vous
appelez le standard et demandez à parler à l’assistant(e) du CEO (Directeur Général).
On devrait vous la passer sans problème.
2-
Lorsque
vous avez l’assistante au téléphone, vous vous présentez et demandez à parler à
la personne dans l’équipe du CEO (vous le nommez) qui s’occupe des logiciels
qui font ce que votre société propose. L’assistante va vous fournir l’information
car son rôle est de protéger le CEO, ce sont donc les subalternes du CEO qui
doivent prendre l’appel. Vous ne nommez pas le titre de la personne car selon
les sociétés, il peut y avoir un titre différent. L’assistante sait exactement
ce que fait chacun des membres de l’équipe du CEO.
3-
Elle
va vous dire qu’il faut vous adresser au service de Mr ou Mme Machin qui est
responsable des systèmes d’informations. Vous lui demandez poliment de vous épeler
le nom, de vous donner un numéro de téléphone et un email. Faites-vous bien épeler
tous les noms et emails car ce sera votre unique chance d’avoir ces
informations. Les assistantes suivantes auront pour rôle de ne pas fournir ces
informations.
4-
Vous
appelez ensuite le numéro donné. Vous vous présentez et vous dites que le
bureau de Mr le CEO (vous le nommez) vous a demandé d’appeler. C’est un petit
truc pour passer le barrage de la secrétaire.
5-
Soyez
préparé à parler directement au bon interlocuteur. Vous avez quelques secondes
pour le convaincre de vous écouter. Il vous orientera peut être vers quelqu’un
dans son équipe et votre travail de commercial pourra commencer. C’est toujours
mieux d’être envoyé par le chef.
Voila ce que j’ai
appris lors de cette formation. Je l’ai mis en pratique plusieurs fois, parfois
cela fonctionne, parfois moins, mais dans tous les cas, cela valait le coup d’essayer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire