Regardons les
choses en face. Je ne connais personne à qui cela fasse plaisir de prendre le
métro pendant une heure ou plus chaque matin et d’aller au bureau. Et de
reprendre le métro le soir, récupérer les enfants a pas d’heure, préparer le
diner, faire les devoirs, coucher les gamins et enfin se re (laxer euh non...) connecter pour
finir ce qu’on n’a pas pu finir pendant la journée !
Et oui, je ne
connais personne dans mon entourage qui ne se reconnecte pas le soir pour
bosser. Les raisons sont nombreuses :
- On finit la présentation pour le chef parce qu’au bureau c’était la course, réunions après réunions
- On avance sur le gros projet Machin à rendre dans 15 jours parce qu’au bureau dans l’open space et avec la fin de mois, impossible de s’entendre penser
On met enfin salesforce a jour parce que ca fait plusieurs jours qu’on voulait le faire, mais on a pas pu se poser deux heures non stop au bureau, car il y avait toujours un collègue qui venait réclamer quelque chose..
- On finit la présentation pour le chef parce qu’au bureau c’était la course, réunions après réunions
- On avance sur le gros projet Machin à rendre dans 15 jours parce qu’au bureau dans l’open space et avec la fin de mois, impossible de s’entendre penser
On met enfin salesforce a jour parce que ca fait plusieurs jours qu’on voulait le faire, mais on a pas pu se poser deux heures non stop au bureau, car il y avait toujours un collègue qui venait réclamer quelque chose..
Et oui, tout le
monde le dit, la vie au bureau est stressante.
L’émergence des
open-spaces date d’une vingtaine d’année. Ce sont ces grand espaces avec des
bureaux collés les uns aux autres, des écrans d’ordinateurs et des téléphones a
la vue et aux oreilles de tous. Pour les Etats-Unis, ce sont des cubes de 2
mètres sur deux environs avec des cloisons de 2m. Voilà pourquoi on les appelle
des cubes.
Cela peut
paraitre un peu plus confortable, mais ces cubes n’ont pas de porte, ils sont
collés les uns aux autres et tout comme les open-spaces, ils ne permettent
aucune intimité.
Au départ, ces
systèmes ont été créés pour aplanir les systèmes de castes dans les entreprises.
Tout le monde devait être logé à la même enseigne et les chefs seraient
installes au milieu des employés pour être plus disponibles.
Sous ces
apparences détendues, ce système cache une tension d’une extrême violence et un grand isolement pour les employés. Tout d’abord, les chefs a partir de n+2 sont
dans des bureaux fermés et tranquilles.
Seuls les petits
chefs sont encore dans les opens spaces. Ce qui créé de l’amertume et un désir
de se différencier et de s’affirmer de la part de ces chefs : ils
surveillent, ne se mélangent pas et gardent les meilleures places près des murs
ou légèrement isolés pour garder un peu d’intimité.
Quand je suis arrivée
aux Etats-Unis, j’ai travaillé pendant trois ans une grosse société. Je faisais
partie d’une équipe de plus de 20 personnes. Comme j’étais la dernière arrivée,
j’ai écopé d’un cube qui faisait le coin, jute au croisement de deux allées. Il y avait un passage constant, impossible de
ne pas voir mon écran en passant. Et surtout, les gens qui se croisaient dans
les allées s’arrêtaient derrière mon cube pour discuter. C’était un bruit
constant et un va et vient incessant.
J’ai mis très
longtemps à passer des appels en me disant que ce n’était pas grave si tout le
monde pouvait entendre ce que je disais.
Mon voisin du
cube d’en face avait la cinquantaine, et je pense, devait être un peu sourd. On
pouvait l’entendre au téléphone depuis l’autre bout du plateau. Ajoutez à cela
le fait que les gens mangent dans leur cube, il y avait toutes sortes d’odeur
de nourriture au déjeuner.
Les cubes étaient
alignés en rangées de 5 sur 5. Les cubes du bout étaient adossés aux fenêtres,
ceux du début de rang, comme le mien ne voyaient pas la lumière du jour.
Pour migrer vers
le fond, il fallait attendre que quelqu’un parte et que ce soit son tour, le
tout par ancienneté.
Les sous chefs
avaient des minis bureaux fermés sans fenêtre. Les n+2 avaient des petits bureaux
avec un bout de fenêtre, et ainsi de suite les bureaux et les fenêtres grandissaient.
Les salles de réunions
étaient près de fenêtres et confortables.
Bref, vous l’avez
compris, c’était la course à la fenêtre et à la lumière du jour. On pouvait
arriver le matin en hiver dans le noir et repartir dans le noir le soir sans
jamais avoir vu le jour.
Ce qui m’a
toujours révoltée dans ce système, c’est que les grand bureaux avec fenêtres étaient
données à des chefs qui n’étaient jamais là, ils voyageaient tout le temps, et
le reste du temps, ils travaillaient de la maison. Et les salles de réunions étaient
utilisées peut être une à deux heures par jour.
Pour echaper à leur cellule, certains de mes collègues
allaient s’installer dans les salles de réunions quand les chefs étaient
absents, car les sièges étaient plus confortables.
Voila une bonne
description de la misère au bureau.
Il y a tout un
système de castes qui s’est créé pour obtenir juste un peu de calme pour travailler.
Et tout un système de fliquage également, tout le monde surveille tout le
monde : qui arrive en premier, qui part le premier le soir, qui consulte
internet, qui passe un coup de fil perso, qui reste un peu plus longtemps pour
sa pause déjeuner… Rien n’est épargné.
La raison
officielle de la création ces espaces ouverts dans les entreprises était de
mettre en place des espaces de collaboration et d’échange entre les équipes.
Au lieu de cela,
nous avons créé des espaces de stress intense ou le bruit et les petites
mesquineries règnent en maitre.
Les entreprises
font des économies sur tout. Le bureau tranquille de papa (ou grand-père
plutôt, car papa était déjà dans un open-space) n’existe plus.
Alors puisqu’il
s’agit de raisons purement économiques, pourquoi ne pas optimiser le système ?
Partons du postulat que les gens sont matures et exécutent le travail pour
lequel ils sont payés.
On créerait alors
des espaces de travail ou les bureaux ne seraient pas nominatifs. Le travail collaboratif
aura lieu en ligne, comme c’est déjà très souvent le cas, via email, appels
conférences et vidéo conférences. Les employés
ne viendraient au bureau qu’une a deux fois par semaine pour des réunions.
Le grand avantage
pour l’employé est de pouvoir allier vie personnelle et vie professionnelle et
de pouvoir travailler quand il le souhaite. Cela demande une grande
organisation et une bonne gestion de son temps. Mais au final les tricheurs
sont perdants car, comme dans le système actuel, c’est le résultat qui compte.
L’autre avantage,
et non des moindre, est que cela réduirait le nombre de voiture sur les routes.
Ce serait un bénéfice pour l’écologie, mais également une économie
substantielle pour les conducteurs.
Voila ma solution
pour un cadre de travail moderne et en phase avec son temps.
Laissez-moi vos
suggestions, vos commentaires ou vos expériences en open-spaces. Je serais ravie
de les lire.
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