J’ai toujours été étonnée par la façon dont on désigne les entreprises comme étant des entités presque vivantes. Ne dit-on pas des choses du genre « cette société est dynamique », ou encore « L’entreprise a licencié 50 personnes ».
C’est comme si on
avait besoin de trouver un moyen de rassembler la masse de personnes qui
travaillent dans une société et de les mêler dans un même moule. Et plus
l’entreprise est grosse plus c’est vrai.
Il est certain
que les gens qui travaillent dans une entreprise et qui prennent les décisions
ont besoin parfois de se cacher derrière ces entités car ils ne peuvent assumer
certaines décisions.
Or, si cela peut
parfois être utile, cela peut aussi se retourner contre l’entreprise. Et c’est
le cas pour la culture d’entreprise.
La culture
d’entreprise, c’est l’ambiance, le mode de fonctionnement, les valeurs que
l’entreprise essaye d’appliquer et de véhiculer et la façon de travailler des salariés. Il est
impossible de désigner précisément la culture. C’est impalpable.
La culture
d’entreprise est très largement le résultat des modes de fonctionnement des
gens qui travaillent ensemble dans l’entreprise.
On peut donc dire
que la culture d’entreprise échappe à l’entreprise. Car elle est le fait des
hommes et des femmes qui y travaillent, et ce individuellement. Si une
entreprise introduit un mauvais élément dans ses rangs, c’est tout le système
qui peut s’écrouler. En anglais il y a une expression : mettez une pomme
pourrie dans le panier et elle contaminera tout le panier (bad apple). Et plus
particulièrement si la pomme pourrie est manager.
Les entreprises
ont besoin d’une bonne culture d’entreprise afin d’attirer les talents.
J’ai connu une
entreprise qui n’arrivait pas à garder ses commerciaux dans une de ses régions.
Ils ne restaient pas plus d’un an. Que se passait-t-il ?
Tout simplement,
le chef des ventes de cette région était un micro-manager. Il pressait son
équipe et ne lui faisait pas confiance. Et pire que tout il ne les défendait
pas dans l’adversité. Aux Etats-Unis on dit de ces chefs qu’ils sont
« insecure », c'est-à-dire qu’ils n’ont ont pas confiance en eux.
C’est assez vrai quand on y pense.
J’ai eu une chef
comme ca une fois, elle nous demandait de la copier sur tous les emails que
nous envoyions aux gens qui avaient des titres de directeur et plus. Elle
s’attribuait le travail de son équipe sans jamais les mettre en avant. Elle
vérifiait matin et soir que les gens n’arrivaient pas trop tard le matin et ne
partaient pas trop tôt le soir. Elle avait instauré un tel climat de terreur et
de malaise que les gens en étaient malades et partaient les uns après les
autres. Elle a sévit pendant 7 ans avant d’être congédiée. Je l’ai eu pour chef
pendant 4 mois avant qu’elle ne parte.
A contrario, la région
la plus dynamique et qui faisait le meilleur chiffre avait des commerciaux qui
étaient dans la société depuis des années, fidèles et talentueux. Leur chef
étaient un des anciens le la boite, calme, posé et compétent.
Mais la culture
d’entreprise ca n’est pas que cela. Il s’agit également de la possibilité des
employés s’exprimer et participer au succès de la société.
J’ai connu une
entreprise ou à chaque réunion de projet l’équipe marketing se demandait si le
PDG de la société serait d’accord. A la fin, les employés, quel que soit leur
niveau hiérarchique, ne fonctionnaient qu’ainsi et chaque projet dont l’équipe
pensait qu’il ne serait pas accepté n’était même pas présenté. Ils avaient
renoncé à se battre et à proposer des nouvelles idées, juste pour garder leur
emploi.
Résultat : Les
gens ne restent pas. La société a très mauvaise réputation et a du mal à
recruter des talents.
La culture se
construit donc dans la confiance que l’on accorde aux employés. Aux Etats-Unis
il est très commun de travailler de chez soi. On envoie un email à son équipe
pour dire qu’on travaille de la maison et rappeler comment on peut nous
joindre. Et voilà. Personne ne questionne, personne ne met en doute le fait que
l’employé va travailler.
Ce qui compte
c’est que le travail soit fait.
La culture peut également
être vue de l’extérieur. Il faut mettre en place une bonne éthique de travail
et de service client. Les clients participent à la bonne réputation de l’entreprise.
Donc pour résumer,
la culture d’entreprise se construit par les employés qui y travaillent et
cultivent une ambiance de travail saine dans un climat de confiance.
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