J’ai récemment eu
un entretien dans un grand cabinet de recrutement parisien. J’appréhendais
beaucoup la rencontre, car en 15 ans de travail, c’est la première fois qu’ils
pensent que je suis digne d’être contactée.
Je leur ai d’abord
parlé au téléphone. Je pense que la
recruteuse voulait entendre ma voix. Elle me fixe rendez-vous pour la semaine
suivante.
Je me rends dans
les locaux. Et là, c’est encore pire que ce que je m’étais imaginé. Le bâtiment est superbe, bien
sûr. Mais, tout de suite, on ne sent pas à sa place. A moins de travailler dans
une grande banque en tant que cadre supérieur ou bien dans le secteur de la
mode.
Il n’y a que des gens
jeunes en costumes et tailleurs, apprêtés, maquillés, guindés, froids.
Personne ne
sourit, personne ne dit bonjour à moins d’y être obligé, et la grande salle d’attente
fait froid dans le dos. Une autre personne attend comme moi. On a l’impression
d’être à une visite chez le médecin pour savoir les résultats d’un scanner. L’angoisse
monte.
Finalement, on
vient me chercher. C’est l’une des jeunes files qui est passé devant moi et ne
m’avait même pas regardée quand je suis arrivée. Bon, je souris tout de même,
elle me tend la main, nous montons en salle de réunion pour l’entretien.
Alors elle se présente,
présente l’entreprise, le secteur d’activité pour lequel elle recrute. Puis,
elle me demande de présenter mon CV par ordre chronologique en commençant par
les études. Je présente mon parcours, il est long alors, j’essaye de ne pas
trop m’étaler et de parler uniquement de ce qui a un lien avec le poste.
Elle me pose des
questions sur mon CV puis me demande ce que j’ai compris du poste.
C’est toujours la
question piège. Les descriptions de
postes sont parfois très précises et d’autres fois moins. Si on fait un faux
pas en parlant de quelque chose qui n’est pas sur le descriptif, on peut donner
l’impression de ne pas avoir compris et donc de ne pas être vraiment intéressé.
Je suis prudente,
je décris assez généralement ce que j’ai compris. Et je finis par dire que je
pense avoir le profil. Ca passe bien.
Elle me parle
plus du poste, de l’entreprise qui recrute, du recruteur qui est quelqu’un qu’elle
a placé elle-même. Tout se passe bien. On finit par des questions un peu plus privées.
Et finalement, elle sourit. Je m’étais dit que c’était mal parti, mais en réalité,
je me demande si ca n’est pas une méthode d’intimidation.
J’ai cru être en
interrogatoire. Bon, je suis un peu plus âgée que la recruteuse et j’ai donc un
peu plus d’expérience, donc je ne me suis pas laissé intimider. Mais j’avoue que
je ne comprends pas ce jeu. A quoi bon installer ce climat de méfiance,
pourquoi ne pas installer un climat de confiance au contraire.
Le candidat se
livrerait plus et il serait possible de dévoiler un peu plus de sa personnalité.
Elle va me présenter
à la société.
Je vais devoir
faire un test en anglais, et écrire un petit paragraphe sur un sujet qu’ils vont
me donner lors de l’entretien.
Juste pour
conclure sur ce post : Je n’ai pas eu le job. Il y avait plusieurs aspects
du poste pour lesquels je ne pensais pas avoir les compétences, et je l’ai dit
lors de l’entretien. Ceci dit, j’ai souligné que j’étais prête à apprendre. J’ai
peut être été trop honnête. Ou pas encore assez désespérée.
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