Je continue à passer des entretiens et j’avance lentement dans ma recherche d’emploi. Il y a régulièrement sur internet des articles qui proposent de vous aider à répondre aux questions pièges des employeurs.
Mais en y pensant
j’ai rarement eu à répondre aux questions qui sont listées sur ces articles. Soit
les recruteurs lisent également les articles, et donc rayent les questions de
leur liste. Soit ils s’adaptent, sachant que nous allons tous répondre la même
chose à leurs questions. Par exemple, cela fait des années qu’on ne m’a pas
demandé quels étaient mes défauts ou faiblesses. C’est la question stupide par
excellence, vous me direz. Qui va répondre honnêtement à cette question ?
Peut-on avouer à un recruteur que nous sommes toujours en retard, que nous
remettons toujours tout au lendemain ou bien que nous avons peur de parler au
téléphone.
Non, c’est
impossible. Nous allons donc inventer des défauts fictifs qui n’en sont pas vraiment :
nous sommes tous perfectionnistes ou bien nous sommes exigeants.
Que du blabla…
Non, les
questions pièges auxquelles j’ai eu droit jusque là sont bien plus difficiles
et pernicieuses.
Question piège
numéro 1 : Que savez-vous de nous ?
Je l’ai eue
plusieurs fois, et à chaque fois, quel que soit mon niveau de connaissance de
la boite j’ai eu l’impression de mal répondre. Aux Etats-Unis on vous pose
également la question, mais c’est plus par curiosité. On n’attend pas de vous
d’être un expert sur l’organisation de la société et sur ses produits. On veut
savoir si vous connaissez à peu près l’endroit ou vous postulez.
Ici, j’ai
l’impression que c’est une question piège, ou bien plutôt je dirais, une espèce
de question idiote pour départager les candidats. Celui qui saura le plus
réponses au trivial poursuite aura le job en quelques sortes.
Au premier coup,
je me suis faite avoir comme une bleue, je l’avoue. Je connaissais très peu le
secteur d’activité dans lequel je postulais, il faut dire. Mais j’avais passé
les étapes précédentes avec succès, j’avais glané quelques informations sur la
société au court des entretiens, mais cela n’a pas suffit. Le peu d’information
que j’ai trouvé sur internet n’ont pas suffit non plus. Je me suis fait
éliminer. Pourtant, j’avais le profil et les compétences.
Parfois, j’ai eu
de la chance. Je postulais dans des secteurs que je connaissais bien, et j’ai
pu m’en tirer facilement. Je connaissais la boite car c’était un de mes concurrents
et expliquer le secteur d’activité et les produits ou services est facile dans
ces conditions.
Mais très récemment,
rebelote. Je passe toutes les étapes du recrutement, j’arrive au dernier stade.
Et la, peut-être faute de trouver d’autres questions, le DG me demande ce que
je sais de la boite et de ses produits. Ses lieutenants m’ayant déjà posé la
question, j’ai répondu ce que j’avais glané. Et là, grand moment de solitude,
il me dit que ca n’est pas tout à fait ca, que soit j’ai mal compris, soit son équipe
m’a mal expliqué.
Je ne sais pas
encore si cela jouera en ma défaveur. Mais cela confirme mon impression, il est
difficile de changer de secteur d’activité, surtout en période de crise.
Question piège numéro
2 : Que savez-vous du poste ?
Cela peut
paraitre banal. Car normalement on a une description du poste. Mais la lecture
du poste peut-être différente selon le coté dont on se place. Je m’explique.
Je lis une
description de poste, qui en fait n’est qu’une liste de choses que la personne
qui aura le poste va devoir faire, et une liste des compétences que cela requiert.
Parmi cette liste, il y a des éléments importants et des éléments mineurs.
Je ne vais
retenir que ce qui me correspond, et c’est très rarement 100% de la liste.
Donc, si je réponds
à la question sur le poste, j’ai des chances de passer à coté de ce que le
recruteur pense être vraiment important pour le poste.
Le mieux dans ce
cas, est de poser la question avant qu’on ne vous la pose, mais plus
subtilement. Quand vous avez le recruteur au téléphone et qu’il tâte le
terrain, il vous donne souvent l’occasion de poser des questions. C’est votre
chance pour demander quelles sont selon lui les taches les plus importantes
pour le poste. Ou différemment, ce qui selon lui représenterait un atout pour
le poste. Autre variante : quelles sont les qualités requises pour le
poste.
Donc conseil sur
ce point, poser la question avant qu’on ne vous la pose.
Question piège numéro
3 : Vous semblez rester peu de temps dans chacun de vos postes…
Ca n’est pas
vraiment une question, c’est une espèce d’affirmation insidieuse. La question derrière
est : qu’est ce qui me dit que vous n’allez pas partir au bout de deux ans ?
C’est la question
qui me révolte le plus, je dois dire. En général, elle vient de gens qui ont travaillé
dans des grands groupes et ont pu faire carrière. Un coup de bol, un coup du
destin… appelez ca comme vous voulez. Mais dire que certaines personnes ont la
bougeotte, c’est faux et lâche. Ou alors cela témoigne d’une grande ignorance
des réalités du monde du travail aujourd’hui.
Qui peut se permettre
d’avoir la bougeotte aujourd’hui ? On a un job, on le garde précieusement,
on s’investit, on veut évoluer dans la société, on apporte son savoir faire, on
apprend... On ne part pas pour un oui ou un non. Chacun des sauts de puces,
comme certains recruteurs diront, ont une explication valide et valable.
La réponse est d’expliquer
clairement les changements : un déménagement, un licenciement, un
changement de carrière, un dépôt de bilan…
Tout a une
explication, on ne prend pas la décision de changer de travail et repartir à zéro
pour rien.
Tenez –vous prêt pour
cette question, si comme moi vous avez une expérience riche. Ce qui par
ailleurs est très commun et pas du tout surprenant aux Etats-Unis. En France on
est encore très conservateur sur ce point.
Question piège numéro
4 : Pourquoi voulez-vous partir de votre job actuel ?
Bon alors ca n’est
pas mon cas actuellement, mais j’ai eu cette question par une passé. Une époque
heureuse… qui reviendra je l’espère…
Blague à part, c’est
une question délicate. Car elle est très personnelle, non seulement pour vous. Mais
également pour la personne qui la pose. Et oui, ce que nous considérons comme
une raison valide de chercher si l’herbe est plus verte ailleurs peut être complètement
different d’une personne a l’autre. Et puis, il y a des choses qui ne se disent pas.
Comme par exemple que votre nouveau chef est un con ou bien qu’on vous paye une
misère et que vous n’avez plus de vie.
Ce sont des
raisons tout à fait valides de fuir le goulag, mais il n’est pas de bon ton de
les énoncer en entretien.
Voici donc un
petit plan de secours si vous ne savez pas quoi dire quand on vous pose cette
question :
-
Il y
a eu un changement d’organisation et cela m’éloigne de ce que je souhaite faire
professionnellement
-
Je
sens que j’ai atteint la limite quand à mon avancement professionnel dans cette
société
-
Le budget
qui était alloué aux projets dont je m’occupe a été coupé
-
La société
déménage toute l’équipe au pole nord
Vous l’avez
compris la dernière réponse est une blague. Une des choses les plus importante
est qu’il ne faut jamais dire de mal de son précédent employeur et dans la
mesure du possible il faut partir en bons termes. Car on ne sait jamais de quoi
l’avenir est fait.
Question piège numéro
5 : Avez-vous des questions ?
En fait, cette
question est facile si vous êtes intéressé par le poste. Elle l’est moins si la
personne en face de vous n’est pas très cool et que vous avez juste envie que
ca finisse. Ca arrive souvent, en général on sait si un entretien se passe mal
ou bien, et si le contact passe bien. Si le contact passe mal, l’entretien tire
en longueur et le recruteur se sent obligé de vous poser la question finale :
avez-vous des questions ?
Mon humble
opinion sur ce point c’est que si vous sentez que la question est posée sincèrement
et que votre interlocuteur attend une réponse, alors il ne faut pas hésiter. Sans
cela, ne vous forcez pas, le recruteur vous en sera reconnaissant et de toutes façons,
les dés sont joués.
Si vous décidez
de répondre et que vous êtes à court de questions, en voici quelques-unes qui
peuvent vous sauver :
-
Pouvez-vous
me parler de l’équipe ?
-
Quelles
sont les qualités qui me feraient réussir à ce poste ?
-
Est-ce
un remplacement de poste ? Pourquoi la précédente personne est-elle partie ?
Question piège numéro
6 : Comment voyez-vous votre manager idéal ?
On est tenté de répondre
sans réfléchir a cette question, car on a tous un profil idéal de boss :
surtout pas micro-manager, la quand on a besoin de lui, quelqu’un qui va mettre
son équipe en avant et vous aider a avancer…
Mais attention,
avant de répondre, posez-vous cette question : Pourquoi me poserait-o
cette question si le boss est sans histoires ? Mon instinct me dit que si
on pose cette question, c’est que les ressources humaines ont eu des remarques
sur le style du chef. Et peut-être même qu’il ou elle en a fait fuir quelques
uns.
Il faut donc être
fin sur ce coup la.
Mon conseil :
répondez de manière vague et générale pour être sur de ne pas tomber sur LE
gros défaut du boss, car vous seriez out tout de suite.
Par exemple :
Je peux travailler avec un minimum de supervision et je suis très autonome, j’aime
bien que mon manager soit d’accord avec cela (qui ne l‘est pas ?).
Puis renvoyez la
question au moment approprié si cela est possible. Demander simplement
quel type de manager est le boss de l’équipe.
Normalement, vous
devriez avoir une réponse honnête, car le recruteur ne veut pas que vous vous fassiez
des idées et fuyiez au premier clash.
Ensuite à vous de
décider si les petits défauts de votre futur boss sont acceptables.