mercredi 26 février 2014

Les questions pièges en entretien


Je continue à passer des entretiens et j’avance lentement dans ma recherche d’emploi. Il y a régulièrement sur internet des articles qui proposent de vous aider à répondre aux questions pièges des employeurs.
Mais en y pensant j’ai rarement eu à répondre aux questions qui sont listées sur ces articles. Soit les recruteurs lisent également les articles, et donc rayent les questions de leur liste. Soit ils s’adaptent, sachant que nous allons tous répondre la même chose à leurs questions. Par exemple, cela fait des années qu’on ne m’a pas demandé quels étaient mes défauts ou faiblesses. C’est la question stupide par excellence, vous me direz. Qui va répondre honnêtement à cette question ? Peut-on avouer à un recruteur que nous sommes toujours en retard, que nous remettons toujours tout au lendemain ou bien que nous avons peur de parler au téléphone.
Non, c’est impossible. Nous allons donc inventer des défauts fictifs qui n’en sont pas vraiment : nous sommes tous perfectionnistes ou bien nous sommes exigeants.
Que du blabla…

Non, les questions pièges auxquelles j’ai eu droit jusque là sont bien plus difficiles et pernicieuses.

Question piège numéro 1 : Que savez-vous de nous ?
Je l’ai eue plusieurs fois, et à chaque fois, quel que soit mon niveau de connaissance de la boite j’ai eu l’impression de mal répondre. Aux Etats-Unis on vous pose également la question, mais c’est plus par curiosité. On n’attend pas de vous d’être un expert sur l’organisation de la société et sur ses produits. On veut savoir si vous connaissez à peu près l’endroit ou vous postulez.
Ici, j’ai l’impression que c’est une question piège, ou bien plutôt je dirais, une espèce de question idiote pour départager les candidats. Celui qui saura le plus réponses au trivial poursuite aura le job en quelques sortes.
Au premier coup, je me suis faite avoir comme une bleue, je l’avoue. Je connaissais très peu le secteur d’activité dans lequel je postulais, il faut dire. Mais j’avais passé les étapes précédentes avec succès, j’avais glané quelques informations sur la société au court des entretiens, mais cela n’a pas suffit. Le peu d’information que j’ai trouvé sur internet n’ont pas suffit non plus. Je me suis fait éliminer. Pourtant, j’avais le profil et les compétences.
Parfois, j’ai eu de la chance. Je postulais dans des secteurs que je connaissais bien, et j’ai pu m’en tirer facilement. Je connaissais la boite car c’était un de mes concurrents et expliquer le secteur d’activité et les produits ou services est facile dans ces conditions.
Mais très récemment, rebelote. Je passe toutes les étapes du recrutement, j’arrive au dernier stade. Et la, peut-être faute de trouver d’autres questions, le DG me demande ce que je sais de la boite et de ses produits. Ses lieutenants m’ayant déjà posé la question, j’ai répondu ce que j’avais glané. Et là, grand moment de solitude, il me dit que ca n’est pas tout à fait ca, que soit j’ai mal compris, soit son équipe m’a mal expliqué.
Je ne sais pas encore si cela jouera en ma défaveur. Mais cela confirme mon impression, il est difficile de changer de secteur d’activité, surtout en période de crise.

Question piège numéro 2 : Que savez-vous du poste ?
Cela peut paraitre banal. Car normalement on a une description du poste. Mais la lecture du poste peut-être différente selon le coté dont on se place. Je m’explique.
Je lis une description de poste, qui en fait n’est qu’une liste de choses que la personne qui aura le poste va devoir faire, et une liste des compétences que cela requiert. Parmi cette liste, il y a des éléments importants et des éléments mineurs.
Je ne vais retenir que ce qui me correspond, et c’est très rarement 100% de la liste.
Donc, si je réponds à la question sur le poste, j’ai des chances de passer à coté de ce que le recruteur pense être vraiment important pour le poste.
Le mieux dans ce cas, est de poser la question avant qu’on ne vous la pose, mais plus subtilement. Quand vous avez le recruteur au téléphone et qu’il tâte le terrain, il vous donne souvent l’occasion de poser des questions. C’est votre chance pour demander quelles sont selon lui les taches les plus importantes pour le poste. Ou différemment, ce qui selon lui représenterait un atout pour le poste. Autre variante : quelles sont les qualités requises pour le poste.
Donc conseil sur ce point, poser la question avant qu’on ne vous la pose.

Question piège numéro 3 : Vous semblez rester peu de temps dans chacun de vos postes…
Ca n’est pas vraiment une question, c’est une espèce d’affirmation insidieuse. La question derrière est : qu’est ce qui me dit que vous n’allez pas partir au bout de deux ans ?
C’est la question qui me révolte le plus, je dois dire. En général, elle vient de gens qui ont travaillé dans des grands groupes et ont pu faire carrière. Un coup de bol, un coup du destin… appelez ca comme vous voulez. Mais dire que certaines personnes ont la bougeotte, c’est faux et lâche. Ou alors cela témoigne d’une grande ignorance des réalités du monde du travail aujourd’hui.
Qui peut se permettre d’avoir la bougeotte aujourd’hui ? On a un job, on le garde précieusement, on s’investit, on veut évoluer dans la société, on apporte son savoir faire, on apprend... On ne part pas pour un oui ou un non. Chacun des sauts de puces, comme certains recruteurs diront, ont une explication valide et valable.
La réponse est d’expliquer clairement les changements : un déménagement, un licenciement, un changement de carrière, un dépôt de bilan…
Tout a une explication, on ne prend pas la décision de changer de travail et repartir à zéro pour rien.
Tenez –vous prêt pour cette question, si comme moi vous avez une expérience riche. Ce qui par ailleurs est très commun et pas du tout surprenant aux Etats-Unis. En France on est encore très conservateur sur ce point.

Question piège numéro 4 : Pourquoi voulez-vous partir de votre job actuel ?
Bon alors ca n’est pas mon cas actuellement, mais j’ai eu cette question par une passé. Une époque heureuse… qui reviendra je l’espère…
Blague à part, c’est une question délicate. Car elle est très personnelle, non seulement pour vous. Mais également pour la personne qui la pose. Et oui, ce que nous considérons comme une raison valide de chercher si l’herbe est plus verte ailleurs peut être complètement different d’une personne a l’autre. Et puis, il y a des choses qui ne se disent pas. Comme par exemple que votre nouveau chef est un con ou bien qu’on vous paye une misère et que vous n’avez plus de vie.
Ce sont des raisons tout à fait valides de fuir le goulag, mais il n’est pas de bon ton de les énoncer en entretien.
Voici donc un petit plan de secours si vous ne savez pas quoi dire quand on vous pose cette question :
-          Il y a eu un changement d’organisation et cela m’éloigne de ce que je souhaite faire professionnellement
-          Je sens que j’ai atteint la limite quand à mon avancement professionnel dans cette société
-          Le budget qui était alloué aux projets dont je m’occupe a été coupé
-          La société déménage toute l’équipe au pole nord
Vous l’avez compris la dernière réponse est une blague. Une des choses les plus importante est qu’il ne faut jamais dire de mal de son précédent employeur et dans la mesure du possible il faut partir en bons termes. Car on ne sait jamais de quoi l’avenir est fait.

Question piège numéro 5 : Avez-vous des questions ?
En fait, cette question est facile si vous êtes intéressé par le poste. Elle l’est moins si la personne en face de vous n’est pas très cool et que vous avez juste envie que ca finisse. Ca arrive souvent, en général on sait si un entretien se passe mal ou bien, et si le contact passe bien. Si le contact passe mal, l’entretien tire en longueur et le recruteur se sent obligé de vous poser la question finale : avez-vous des questions ?
Mon humble opinion sur ce point c’est que si vous sentez que la question est posée sincèrement et que votre interlocuteur attend une réponse, alors il ne faut pas hésiter. Sans cela, ne vous forcez pas, le recruteur vous en sera reconnaissant et de toutes façons, les dés sont joués.
Si vous décidez de répondre et que vous êtes à court de questions, en voici quelques-unes qui peuvent vous sauver :
-          Pouvez-vous me parler de l’équipe ?
-          Quelles sont les qualités qui me feraient réussir à ce poste ?
-          Est-ce un remplacement de poste ? Pourquoi la précédente personne est-elle partie ?

Question piège numéro 6 : Comment voyez-vous votre manager idéal ?
On est tenté de répondre sans réfléchir a cette question, car on a tous un profil idéal de boss : surtout pas micro-manager, la quand on a besoin de lui, quelqu’un qui va mettre son équipe en avant et vous aider a avancer…
Mais attention, avant de répondre, posez-vous cette question : Pourquoi me poserait-o cette question si le boss est sans histoires ? Mon instinct me dit que si on pose cette question, c’est que les ressources humaines ont eu des remarques sur le style du chef. Et peut-être même qu’il ou elle en a fait fuir quelques uns.
Il faut donc être fin sur ce coup la.
Mon conseil : répondez de manière vague et générale pour être sur de ne pas tomber sur LE gros défaut du boss, car vous seriez out tout de suite.
Par exemple : Je peux travailler avec un minimum de supervision et je suis très autonome, j’aime bien que mon manager soit d’accord avec cela (qui ne l‘est pas ?).
Puis renvoyez la question au moment approprié  si cela est possible. Demander simplement quel type de manager est  le boss de l’équipe.
Normalement, vous devriez avoir une réponse honnête, car le recruteur ne veut pas que vous vous fassiez des idées et fuyiez au premier clash.
Ensuite à vous de décider si les petits défauts de votre futur boss sont acceptables.

mardi 25 février 2014

Ma formation commerciale au cold calling




Pour commencer il me faut expliquer ce qu’est le cold calling (appel à froid, appel dans le dur en français). Il s’agit d’appeler un prospect qui ne s’y attend pas et de tenter de l’intéresser à ce que l’on veut lui vendre. Le cold calling vient en opposition à l’appel préparé, ou l’interlocuteur sait que vous allez l’appeler et n’est donc pas surpris.

Bref, pendant mon séjour américain, j’ai travaillé en tant que commerciale dans une grosse société dans le secteur informatique. Nous étions numéro trois sur le marché, derrière deux géants. Ces géants étaient très connus sur le marché et l’activité pour laquelle nous étions en concurrence ne représentait qu’une goutte d’eau pour eux. Autant vous dire que nous étions moins bien connus et qu’il nous était difficile de passer les barrages téléphoniques pour arriver au bon interlocuteur.

Je fais une petite parenthèse pour dire que la société dans laquelle je travaillais maitrisait complètement le cycle de formation de ses commerciaux. Nous avions plusieurs formations par an et même des tests réguliers sur notre connaissance des produits. La formation initiale durait une semaine. Et en pus de cette formation, le kickoff (réunion commerciale mondiale annuelle) servait de remise à niveau et d’introduction aux nouveaux produits. Le kickoff durait 4 jours et c’était très intense avec des journées parfois très longues.
Nous avions des simulations de vente par petit groupe, des arguments et contre-arguments à construire.  Et, nous repartions avec des documents de formation très bien fait.

L’une des formations que j’ai faite était une formation au cold calling. Elle a duré trois jours. Nous devions venir avec le nom de trois sociétés que nous voulions cibler et pour lesquelles nous n’avions jusque la eu aucun succès.
La société avait fait venir un formateur, pro du cold caling et il en avait fait sa marque de fabrique, il formait les commerciaux de toutes les grosses sociétés des Etats-Unis.

L’une des choses qu’il faut savoir c’est qu’il faut se donner des objectifs atteignables lorsque l’on fait de la prospection téléphonique. Chaque stade du niveau de vente doit avoir un objectif.

Il faut donc préparer soigneusement sa liste, revoir ses notes et être appliqué.

Les commerciaux qui réussissent le mieux ont tous une qualité en commun : ils sont rigoureux. Ils se préparent, prennent des notes, revoient leur notes et font ce qu’ils ont promis de faire (envoyer un prospectus, envoyer une note de remerciement…). Cela demande beaucoup de sérieux et de préparation.

Il est inutile de penser que lors du premier appel téléphonique dans une société, l’interlocuteur va décrocher et écouter un grand discours commercial. A chaque étape l’objectif de l’appel est différent.

J’ai noté 4 étapes :
1-      La préparation de la liste d’appel :
a.      En tant que commercial, vous devez avoir une idée des entreprises que vous souhaitez cibler. Cela peut être basé sur un secteur d’activité, le nombre d’employés, le chiffre d’affaire ou une problématique que les produits ou services que vous poussez peuvent résoudre.
b.      Vous devez également connaitre le type d’interlocuteur cible. Il peut y en avoir plusieurs dans une même société. Par exemple vos produits peuvent à la fois intéresser le Responsable Marketing et le Responsable des Systèmes d’Informations.
c.       Une longue et laborieuse recherche commence alors. Trouver les noms et numéros de téléphone de ces cibles. Parfois on n’arrive pas à les trouver, et c’est là que la formation cold calling est utile. J’utilisais beaucoup LinkedIn pour trouver les bons interlocuteurs.
2-      Le premier appel. L’interlocuteur ne s’y attend pas. On a 1 minute pour se présenter clairement et exposer l’objet de notre appel. Cela s’appelle un « elevator pitch » en anglais. C'est-à-dire une petite discussion d’ascenseur. C’est assez simple. Imaginez que vous rencontrez un parfait inconnu dans l’ascenseur. Il vous demande ce que votre société fait. Vous devez être capable de lui expliquer de manière claire et concise et lui donner envie d’en savoir plus. Le tout ne doit pas vous prendre plus de temps que l’ascenseur ne prendra pour vous amener à destination.
Exercice périlleux. Cela peut prendre des mois avant de trouver le bon discours et le bon ton. En général, la récitation l’elevator pitch fait partie de ce que la société vous apprend lors de la formation. Si ca n’est  pas le cas, je conseille vivement de passer un peu de temps avec vos ainés dans la boite. S’ils sont encore là, c’est qu’ils en ont trouvé un qui fonctionne.
Dans tous les cas, il faut s’entrainer à le dire, le comprendre et être prêt à l’expliquer à votre interlocuteur. Je conseille d’utiliser ses propres mots et de l’essayer sur votre entourage. On a tous quelqu’un autour de nous qui ne comprend pas ce que nous faisons. Tester l’elevator pitch sur eux est un bon exercice, car si vous arrivez à leur faire comprendre, vous avez gagné.
Vous l’avez compris, il faut formoler l’elevator pitch de manière candide, comme si vous vous adressiez à quelqu’un qui ne sait pas ce que vous proposez et ne comprend rien à ce que vous faites.
Si vous entrez dans des considérations techniques dès le premier appel, vous prenez le risque de faire fuir vos interlocuteurs qui peuvent penser que cela ne les concerne pas. Et oui, tout le monde n’utilise pas le jargon propre à votre société. Donc, consigne numéro une : pas de nom de produit.
Et même si cette personne n’est pas le bon interlocuteur, s’il comprend assez ce que vous lui dites, il pourra vous orienter vers la bonne personne.
Le premier appel est une chasse à l’homme. On cherche LE bon interlocuteur.
Cela m’amène au but que vous devez vous fixer pour ce premier appel : Trouver le bon interlocuteur. S’assurer que vous avez les bons renseignements le concernant (nom bien épelé, intitulé de leur poste – cela permet de les situer sur l’échelle hiérarchique – et informations de contact) et surtout l’amener à accepter un rendez-vous téléphonique plus long.
3-      L’appel numéro deux. Il fait donc suite à l’appel numéro un. Votre interlocuteur a accepté de passer quelques minutes avec vous au téléphone pour en savoir plus sur ce que vous proposez. Il y a deux possibilités : Soit l’interlocuteur a un projet en cours, et dans ce cas, il vous faut absolument obtenir un maximum d’informations sur ce projet. Soit il n’a pas compris ce que vous vouliez et a accepté juste pour vous faire plaisir. Dans ce cas également il vous faut tenter de le déceler au plus vite pour ne pas perdre de temps, mais également pour l’amener à vous aider à trouver la bonne personne.
Donc votre but ici est d’obtenir des informations sur la société, le service dans lequel cette personne travaille (car si vous avez fait votre recherche correctement, c’est ce que vous ciblez), quels sont les process et les produits qu’ils utilisent actuellement et surtout essayer d’obtenir des informations sur les difficultés qu’ils rencontrent. Votre but est également de comprendre un peu le processus de décision. Et situer votre interlocuteur dans ce processus.
Cela semble difficile, mais en réalité, ca ne l’est pas tant que cela. Les gens adorent parler, il suffit d’écouter et de relancer la conversation dans votre sens de temps en temps.
Par exemple lister un ou eux challenges commun aux sociétés comme celle de l’interlocuteur et écouter sa réaction. Donnez des exemples de fonctionnement.
Pour obtenir des informations sur le décisionnaire, il faut le demander directement. La personne vous dira s’il s’agit d’elle-même. Si c’est quelqu’un d’autre, ne pas hésiter à demander le nom, le faire épeler et prendre les coordonnées. Cela vous évitera des heures de recherche.
Cet appel vous aura appris beaucoup de choses sur les problématiques de la société cible. Si vous avez le décisionnaire au bout du fil, vous pouvez alors demander un autre rendez-vous téléphonique plus long pour faire une présentation de vos solutions et démontrer comment vous pouvez les aider. Votre interlocuteur pourra inviter d’autres personnes à la présentation et éventuellement préférer la faire dans leurs locaux plutôt qu’en conférence.
4-      L’appel numéro 4 ou présentation : à ce stade, nous sommes sortis du cold calling. A moins d’être toujours à la recherche du bon interlocuteur. Cela peut prendre plusieurs appels avant de parler à la bonne personne.
Imaginons que vous avez eu le bon interlocuteur et qu’il ait accepté une présentation. Votre présentation doit être préparée avec soin. Elle doit être ciblée. Elle doit contenir plusieurs exemple de cas résolu dans le secteur d’activité du prospect afin qu’il s’identifie.
Il faut connaitre votre audience à l’ avance. Vous pouvez avoir besoin d’un soutien technique lors de cet appel crucial. Votre but est de présenter vos solutions rapidement. Dans un cycle de vente normal, si vous êtes à la présentation, c’est qu’il y a un besoin.  Cet appel doit vous aider à comprendre mieux le besoin et la problématique afin d’y répondre le plus précisément possible.
A ce stade, votre but est de vous affirmer en tant que fournisseur potentiel d’obtenir un rendez-vous face à face afin de comprendre tout le cycle : besoin, budget, décisionnaires, timing.

Le cours de cold calling nous a aidés surtout sur la phase une du cycle de vente. Il s’agit de trouver le bon interlocuteur et passer les barrages téléphoniques en utilisant la technique top-down.
La technique du top down est le fait d’appeler le plus haut possible dans l’échelle hiérarchique pour ensuite de trouver le bon interlocuteur.
Voila comment  cela se passe. Vous vous munissez du numéro de téléphone de la société que vous ciblez. Il est facile de trouver le numéro du standard, en général il est sur le site internet.

Voici un exemple. Mettons que vous vendez des logiciels et que votre cible est le responsable des Systèmes d’Information. Vous n’avez pas son nom, il vous est impossible d’y accéder car il y a trop de barrages téléphoniques :

1-      Vous appelez le standard et demandez à parler à l’assistant(e) du CEO (Directeur Général). On devrait vous la passer sans problème.
2-      Lorsque vous avez l’assistante au téléphone, vous vous présentez et demandez à parler à la personne dans l’équipe du CEO (vous le nommez) qui s’occupe des logiciels qui font ce que votre société propose. L’assistante va vous fournir l’information car son rôle est de protéger le CEO, ce sont donc les subalternes du CEO qui doivent prendre l’appel. Vous ne nommez pas le titre de la personne car selon les sociétés, il peut y avoir un titre différent. L’assistante sait exactement ce que fait chacun des membres de l’équipe du CEO.
3-      Elle va vous dire qu’il faut vous adresser au service de Mr ou Mme Machin qui est responsable des systèmes d’informations. Vous lui demandez poliment de vous épeler le nom, de vous donner un numéro de téléphone et un email. Faites-vous bien épeler tous les noms et emails car ce sera votre unique chance d’avoir ces informations. Les assistantes suivantes auront pour rôle de ne pas fournir ces informations.
4-      Vous appelez ensuite le numéro donné. Vous vous présentez et vous dites que le bureau de Mr le CEO (vous le nommez) vous a demandé d’appeler. C’est un petit truc pour passer le barrage de la secrétaire.
5-      Soyez préparé à parler directement au bon interlocuteur. Vous avez quelques secondes pour le convaincre de vous écouter. Il vous orientera peut être vers quelqu’un dans son équipe et votre travail de commercial pourra commencer. C’est toujours mieux d’être envoyé par le chef.

Voila ce que j’ai appris lors de cette formation. Je l’ai mis en pratique plusieurs fois, parfois cela fonctionne, parfois moins, mais dans tous les cas, cela valait le coup d’essayer.

dimanche 23 février 2014

On ne prend plus le temps de former les jeunes


Je sais bien qu’aujourd’hui pour avoir le moindre job décent, il faut avoir bac plus douze. Et en plus avec bac plus 12, on a un job d’un bac plus deux, parce qu’on n’a pas le choix. Mais c’est un autre sujet.

En y réfléchissant est-ce vraiment utile d’avoir bac plus douze en entreprise ? Nous poussons tous nos progénitures avoir le bac et continuer leurs études. Nous pensons que ces études les tiendront éloignés de Pole Emploi. Mais finalement est-ce la bonne méthode ? Pole Emploi est plein de jeunes à la tête bien faite mais qui galèrent.
Que l’on ne vienne pas me dire que le problème est uniquement le premier emploi, car c’est faux, ces jeunes à un moment donné, deviennent moins jeunes et ne sont pas pour autant épargnés par le chômage. Ils deviendront seniors à un moment donné et auront de nouveau du mal à se faire embaucher.
Donc, non ca n’est pas un problème d’âge, tous les âges sont concernés.

C’est un problème de formation.

Remontons un peu dans le temps. Nos arrières grands parents travaillaient avec leurs bras. Ils apprenaient un métier qui les faisait vivre toute leur vie.  Pour apprendre un métier ils devenaient apprentis, puis maitrisaient peu à peu ce métier. Et on disait : il n’y a pas de sot métier.

C’est ce que je pense que nous avons perdu. Nous avons perdu la notion qu’il n’y avait pas de sot métier. Nous avons petit à petit dénigré les métiers manuels au profit des métiers intellectuels. Les métiers manuels sont moins bien payés et parfois même permettent a peine de vivre. Mais si on y pense, sans agriculteurs ou éleveurs on ne mangerait pas. Que ferait-on sans notre boucher ou notre boulanger ?
Mais également,  nous perdons notre savoir faire national dans plusieurs métiers qui sont désormais fait à l’étranger faute de candidats en France.
Et tout cela pour une gageure.

Et prenons le monde de l’entreprise.
Quand un jeune entrait dans une entreprise, il savait qu’il allait y faire sa carrière. Les seniors enseignaient aux nouveaux, et ainsi avec cette transmission du savoir l’entreprise avançait.

Aujourd’hui on veut aller plus vite, gagner plus. On ne prend pas le temps de former les jeunes. Cela se voit bien dans les postes de commerciaux, devenus interchangeables. Les commerciaux seniors se font licencier et sont remplacés par des jeunes payés moins chers. Les jeunes sont lâchés dans la nature, avec un peu de formation powerpoint. Certains arrivent à s’en sortir. L’entreprise remplace ceux qui ne font pas de chiffre.

Pourquoi ne pas créer des duos de commerciaux ? Un senior, un junior. Le senior transmet son savoir et sa méthodologie. Tout le monde travaille, les entreprises sont gagnantes car elles ont des employés heureux et fideles, puisqu’ils font du chiffre. Les juniors acquièrent une belle expérience et avancent dans leur carrière.

La confiance en soi à l’américaine




Une des choses qui m’a surprise aux Etats-Unis, c’est que j’avais l’impression qu’il était interdit d’être négatifs. C’est un peu comme une maladie que les gens ont peur d’attraper.
Si vous râlez et êtes négatifs (français, quoi), au bureau par exemple,  ils vont vous fuir et vous allez vous retrouver seul.
Bien entendu, je ne dis pas que les américains ne sont jamais déprimés. Mais ils ne le montrent pas, ou tout au moins pas à n’importe qui. D’ailleurs l’une des choses que j’ai apprises là-bas c’est « don’t be emotional ». C'est-à-dire ne montre pas tes émotions.
Cette positive attitude va de pair avec une confiance en soi sans limites.
On apprend aux petits américains dès leur plus jeune âge à avoir confiance en eux. Et cela se fait à la maison et a l’école.
A la maison, les parents félicitent et encouragent leurs enfants à tout bout de champs. Vous allez me dire que les parents français font pareil. Certes, mais là c’est un cran au dessus.
Voici un exemple qui m’avait surprise : une maman est au parc avec son petit garçon, il est l’heure de rentrer. Bien entendu, comme tous les enfants du monde, le petit ne veut pas rentrer. La maman insiste (sans jamais élever la voix) et finalement le gamin cède. La maman va le féliciter pour avoir été un « good listener ». Cela veut dire qu’il a été obéissant.
Nous trouvons cela normal qu’un enfant obéisse à ses parents, et nous nous fâchons s’il ne le fait pas. Eux vont le présenter comme si c’était un exploit de la part de l’enfant.
A l’école, dès la maternelle les enfants apprennent à parler en public et prendre confiance en eux. Chaque enfant va devenir l’enfant de la semaine et devra présenter un grand poster qui ne va parler que de lui « everything about me ». Ce poster contient des informations sur les jeux préférés de l’enfant, sa famille, ce qu’il souhaite faire plus tard, son plat préféré, ses copains à l’école… Et l’enfant de la semaine sera celui qui pendant une semaine va aider la maitresse dans la classe, distribuer les livres, avoir la place d’honneur lors de la lecture de l’histoire et enfin, il va devoir faire une présentation de son poster devant ses camarades. Il apportera un objet qui lui tient à cœur et expliquera pourquoi il y tient. Par exemple l’enfant peut apporter son doudou et le montrer à la classe et expliquer pourquoi il est spécial.
C’est la première prise de parole des tout petits devant un groupe. Mais tout au long de l’année scolaire les enfants ont des projets à réaliser et à présenter devant la classe.
En CP les enfants fabriquent des pièges à Leprechaun, vous savez, ces petits lutins verts Irlandais qui sont assis sur u pot d’or au bout des arcs en ciels. C’est un projet rigolo, et ensuite ils l’apportent en classe et expliquent comme il fonctionne.
Bien entendu au fil des années les projets deviennent pus sérieux, les enfants vont alors faire des recherches sur un président américain et expliquer ce qu’il a accompli par exemple.
Bref, tout cela pour expliquer qu’ils sont habitués à parler en public, présenter leurs réalisations et convaincre.
Il y a également tout le système de récompense qui est différent. Il y a des remises de prix publiques pour les bons élèves. Chaque trimestre, les enfants, dès le CP, reçoivent des prix de la part du directeur de l’école. Les parents dont l’enfant est récompensé, est invité à assister à la remise de prix. Les enfants de l’école sont assis dans la grande salle de spectacle de l’école et sont appelés à venir cherche leur « diplôme ». Il y a plusieurs catégories : meilleures notes bien entendu, mais également meilleure attitude dans l’école, respect des règles de l’école, meilleure progression, élève le plus attentif dans la classe…
Comme pour les awards que nous regardons à la télé, les enfants sont appelés un a un, reçoivent leur prix du directeur et serre la main a l’équipe. Les bons élèves sont donc mis en avant.
On m’a parlé d’un professeur en France qui voulait amuser ses élèves et a fait un pliage papier en salière, vous savez, c’est ce pliage qui permet de mettre des petits mots surprises. On demande à un joueur de donner un chiffre et cela aboutit à un message surprise.
Les messages surprises du professeur étaient des gages : 100 heures de colles, copier des lignes…
Un professeur américain aurait fait le même jeu mais avec des messages positifs : pas d’attente à la cantine, pas de devoir jeudi prochain…
C’est tout un art de voir les choses positivement. Cela réclame plus d’énergie que de voir le mauvais coté des choses et juste critiquer sans essayer de changer.
Tout cela participe à la façon dont les américains se présentent en publique. C’est un avantage certain pour les entretiens et pour les affaires en général.
Mais coté personnel, C’est beaucoup moins simple.