lundi 10 mars 2014

Les entretiens avec les futurs collègues



Laissez-moi commencer par dire que ce sont les pires. Je ne sais pas pourquoi les boites ont instaurés ce principe de vouloir donner la parole aux collègues quant à qui peut rejoindre le groupe.
Tout d’abord rassurez-vous, à moins d’une énorme tare (qui de toute façon aurait du être détectée, lors des entretiens précédents), si vous en êtes à ce niveau là des entretiens, c’est que vous avez déjà fait un bon chemin. Ces entretiens ne servent donc à rien.
Sauf à nous faire stresser plus et à faire croire au futur collègue qu’il a un quelconque pouvoir sur le processus de décision de recrutement. C’est donc juste un moyen de valoriser le futur collègue.
C’est un moment pénible à passer, car le collègue veut bien faire et vous ennuie donc avec des questions qu’il a soigneusement préparées dans le but de vous piéger.
Et oui, il veut bien se faire voir de la direction qui lui a donné la responsabilité de parler à un candidat, il va donc falloir qu’il ait quelque chose à dire dans son rapport au boss.
Mais son but est double. Non seulement il veut bien se faire voir et sera donc très précis dans ses questions, mais aussi, il a besoin de vous jauger. Il doit voir quel risque potentiel vous allez représenter dans l’équipe.
Et oui, dites-vous bien que ce collègue, arrivé avant vous, prétend à des fonctions supérieures. Et même si vous arrivez dans une fonction différente de la sienne et qui ne risque pas de lui faire de l’ombre, il doit s’en assurer.
Lui-même a pris ses aises, il connait les rouages de l’entreprise, il connait les leviers d’influence et les vrais décideurs. Et vous avez parlé à ces décideurs, ils vous ont bien aimé et qui lui ont demandé de vous parler. Il y a donc trahison et risque potentiel.
A quel point êtes-vous aussi bons qu’ils le disent pour pouvoir prétendre à rentrer dans le groupe ? Les décideurs vont-ils vous aimer plus que lui ? Allez-vous donner plus de résultats que lui ?
Alors le collègue se venge. En général, on ne sort pas indemne d’un entretien avec un collègue. Il va vous poser des questions tactiques et précises auxquelles bien entendu vous ne pourrez pas répondre. N’étant pas encore dans la boite. Et il va se rassurer en se démontrant à lui-même que vous n’êtes pas si bon que ca.
D’abord, il va vous demander avec qui vous avez parlé. Car il a besoin de savoir qui a approuvé votre candidature.
Il sait pertinemment que son avis ne compte pas. Mais vous êtes en position de faiblesse car vous le savez également, mais vous ne pouvez pas en être sur à 100%. Il eut donc savoir qui sont ceux qui vous ont choisi. Cela va l’aider ensuite a savoir qui vous soutient dans la société.
Puis il va vous poser des questions sur votre CV, assez simple normalement. Il se compare. Et enfin, il pose des questions précises sur le poste ou des questions déguisées qui vous donnent une indication sur les problèmes de la boite.
J’ai eu droit à :
1 - Comment voyez-vous notre écosystème (autrement dit qui sont nos clients et nos partenaires ?).  
2 – Est-ce que cela ne vous dérange pas d’occuper une fonction très tactique ? (autrement dit, moi j’ai un poste stratégique, tu vas avoir un poste de merde, est-ce que ca te va ?)
3 – Nous sommes dans une société américaine, et le rythme est très intense. Est-ce que cela vous va ?
4 – Que comptez-vous faire les 3 premières semaines à votre poste ?
5 – La personne qui avait le poste est partie depuis 6 mois et c’est moi qui ai repris la fonction, mais je n’ai pas trop le temps de tout suivre. Vous allez arriver dans le chaos, cela ne vous fait pas peur ?
6 – La personne avant est partie car elle n’a pas réussi à s’entendre avec la nouvelle direction en Angleterre.
7 – Avez-vous déjà travaillé avec des Coréens ?  
8 – Nous avons beaucoup de problèmes pour faire adopter nos produits, comment pensez-vous vous y prendre ?
9 – Quels sont selon les quatre principes qu’il faut appliquer pour avoir l’adhérence de nos partenaires à nos produits ?

Bref, vous le voyez, que des questions sympas. Il faut garder en tête à tout moment que ce n’est qu’un avis consultatif. Il faut répondre sérieusement pour ne pas froisser le futur collègue. Et essayer d’en finir au plus vite. Si il vous demande si vous avez des questions, vous pouvez lui demander quand il est arrivé, d’où il vient et comment ca se passe. Ca le fera parler de lui et il va aimer. En plus, il peut lâcher quelques infos sur l’ambiance. Toujours bon à prendre. Toujours sourire et ne pas prendre contenance, même avec les questions stupides.
En général, cela vous donne une idée de ce qui vous attend une fois dans le poste avec ce collègue. A éviter, ou pas…

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