Laissez-moi
commencer par dire que ce sont les pires. Je ne sais pas pourquoi les boites
ont instaurés ce principe de vouloir donner la parole aux collègues quant à qui
peut rejoindre le groupe.
Tout d’abord
rassurez-vous, à moins d’une énorme tare (qui de toute façon aurait du être
détectée, lors des entretiens précédents), si vous en êtes à ce niveau là des
entretiens, c’est que vous avez déjà fait un bon chemin. Ces entretiens ne
servent donc à rien.
Sauf à nous faire
stresser plus et à faire croire au futur collègue qu’il a un quelconque pouvoir
sur le processus de décision de recrutement. C’est donc juste un moyen de
valoriser le futur collègue.
C’est un moment
pénible à passer, car le collègue veut bien faire et vous ennuie donc avec des
questions qu’il a soigneusement préparées dans le but de vous piéger.
Et oui, il veut
bien se faire voir de la direction qui lui a donné la responsabilité de parler
à un candidat, il va donc falloir qu’il ait quelque chose à dire dans son
rapport au boss.
Mais son but est
double. Non seulement il veut bien se faire voir et sera donc très précis dans
ses questions, mais aussi, il a besoin de vous jauger. Il doit voir quel risque
potentiel vous allez représenter dans l’équipe.
Et oui,
dites-vous bien que ce collègue, arrivé avant vous, prétend à des fonctions supérieures.
Et même si vous arrivez dans une fonction différente de la sienne et qui ne
risque pas de lui faire de l’ombre, il doit s’en assurer.
Lui-même a pris
ses aises, il connait les rouages de l’entreprise, il connait les leviers d’influence
et les vrais décideurs. Et vous avez parlé à ces décideurs, ils vous ont bien aimé
et qui lui ont demandé de vous parler. Il y a donc trahison et risque potentiel.
A quel point êtes-vous
aussi bons qu’ils le disent pour pouvoir prétendre à rentrer dans le groupe ?
Les décideurs vont-ils vous aimer plus que lui ? Allez-vous donner plus de
résultats que lui ?
Alors le collègue
se venge. En général, on ne sort pas indemne d’un entretien avec un collègue. Il
va vous poser des questions tactiques et précises auxquelles bien entendu vous
ne pourrez pas répondre. N’étant pas encore dans la boite. Et il va se rassurer
en se démontrant à lui-même que vous n’êtes pas si bon que ca.
D’abord, il va
vous demander avec qui vous avez parlé. Car il a besoin de savoir qui a approuvé
votre candidature.
Il sait pertinemment
que son avis ne compte pas. Mais vous êtes en position de faiblesse car vous le
savez également, mais vous ne pouvez pas en être sur à 100%. Il eut donc savoir
qui sont ceux qui vous ont choisi. Cela va l’aider ensuite a savoir qui vous
soutient dans la société.
Puis il va vous
poser des questions sur votre CV, assez simple normalement. Il se compare. Et
enfin, il pose des questions précises sur le poste ou des questions déguisées
qui vous donnent une indication sur les problèmes de la boite.
J’ai eu droit à :
1 - Comment
voyez-vous notre écosystème (autrement dit qui sont nos clients et nos
partenaires ?).
2 – Est-ce que
cela ne vous dérange pas d’occuper une fonction très tactique ? (autrement
dit, moi j’ai un poste stratégique, tu vas avoir un poste de merde, est-ce que
ca te va ?)
3 – Nous sommes
dans une société américaine, et le rythme est très intense. Est-ce que cela vous
va ?
4 – Que
comptez-vous faire les 3 premières semaines à votre poste ?
5 – La personne
qui avait le poste est partie depuis 6 mois et c’est moi qui ai repris la
fonction, mais je n’ai pas trop le temps de tout suivre. Vous allez arriver
dans le chaos, cela ne vous fait pas peur ?
6 – La personne avant
est partie car elle n’a pas réussi à s’entendre avec la nouvelle direction en Angleterre.
7 – Avez-vous déjà
travaillé avec des Coréens ?
8 – Nous avons
beaucoup de problèmes pour faire adopter nos produits, comment pensez-vous vous
y prendre ?
9 – Quels sont selon
les quatre principes qu’il faut appliquer pour avoir l’adhérence de nos
partenaires à nos produits ?
Bref, vous le
voyez, que des questions sympas. Il faut garder en tête à tout moment que ce n’est
qu’un avis consultatif. Il faut répondre sérieusement pour ne pas froisser le
futur collègue. Et essayer d’en finir au plus vite. Si il vous demande si vous
avez des questions, vous pouvez lui demander quand il est arrivé, d’où il vient
et comment ca se passe. Ca le fera parler de lui et il va aimer. En plus, il
peut lâcher quelques infos sur l’ambiance. Toujours bon à prendre. Toujours
sourire et ne pas prendre contenance, même avec les questions stupides.
En général,
cela vous donne une idée de ce qui vous attend une fois dans le poste avec ce collègue.
A éviter, ou pas…
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