samedi 12 avril 2014

La vie en entreprise – Survivre aux trois premières semaines


Cela parait si simple quand on le dit, mais en réalité, il y a beaucoup de choses qui se jouent les trois premières semaines de travail.
Tout d’abord, il faut appréhender l’environnement le plus vite possible sans faire de faux pas.

Mon conseil c’est de faire profil bas et même si on vous montre des choses que vous connaissez et que l’on vous dit des choses fausses, il ne faut pas contredire tout de suite.
C’est plutôt pas mal en réalité, car cela permet de localiser les cons, les pédants et les smarts.

Mon chef a l’air sympa, j’ai du bol. Il s’occupe pas mal de moi et réponds sans rechigner a mes questions bêtes. Il me donne les outils pour être autonome et semble me faire confiance. On verra bien entendu dans quelques semaines, si cela est toujours le cas.

Mon chef m’a collé des réunions avec tout le monde (ou presque) dans la boite afin que je m’imprègne du rôle de chacun. Donc j’ai pu parler à tout le monde, ou plutôt, écouter tout le monde parler. Certains ont eu mon respect immédiat, et d’autres ma méfiance immédiate également.
En effet, il y a ceux qui répondent clairement aux questions et ne répondent pas de haut, et ceux qui font comprendre des le début que ca n’est même pas la peine de leur adresser la parole ou de les emmerder.
Comme le responsable marketing qui m’a gentiment fait comprendre qu’il n’avait pas assez de personnes dans son équipe pour m’aider dans mes demandes et qu’il fallait que je me démerde seule.
La reunion a mal commencé  des le départ d’ailleurs, il m’a fait une présentation corporate en me parlant de toutes les superbes choses dont il s’occupait pour la boite en ce moment : refaire le site, revoir le branding, l’accroche, le logo…
D’ailleurs, c’est marrant, dans chaque boite ou j’ai bossé la personne en charge du marketing faisait exactement la même chose, comme s’ils avaient besoin de prendre leur marque en recréant tout. Un peu comme les chiens qui marquent leur territoire en pissant.
Bref, c’était intéressant, mais ce qui m’intéresse en tant que nouvelle arrivée, c’est plus ce qu’il pourra faire pour moi. Et c’est la que ca a pêché.
Bon, mon chef était heureusement dans la réunion avec moi (je pense qu’il savait que ca allait mal se passer) et il lui a fait comprendre que nous allions avoir besoin de ses services que ca lui plaise ou non.

Et puis il y a eu la reunion avec la fille qui s’occupe des projets spéciaux. J’avoue que je n’ai pas bien compris ce qu’elle faisait. Uniquement qu’elle venait d’un gros cabinet d’audit que je ne nommerai pas, mais elle avait l’air hyper fière puisqu’elle me l’a dit. Alors vu son jeune âge (je pourrais presque être sa mère), je lui ai demandé combien de temps elle était resté dans ce cabinet ou il est si difficile d’entrer, et elle m’a répondu 9 mois. C’est bien ce que je pensais.

Je l’avais vue quand j’étais venue passer un entretien, elle était dans la cuisine. On m’avait dit de faire comme chez moi et de me servir à boire pendant qu’on allait chercher la personne que je devais rencontrer pour l’entretien. Je voulais un verre d’eau, je ne voulais pas fouiller dans les placards. Elle se trouvait dans la cuisine avec un type, ils discutaient. Elle me faisait face, alors je lui ai demandé ou se trouvaient les verres, elle m’a jeté un regard méprisant puis m’a dit qu’elle n’en savait rien et a continué sa conversation.

Je me suis dit qu’elle ne devait pas bosser dans la boite et que je l’avais interrompue dans une conversation, je me suis demerdée pour mon verre. Mais je me suis également dit que je ne voudrais pas bosser avec elle.
Bref, nous voila en salle de réunion la belle et moi et elle m’explique ce qu’elle fait. En gros elle bosse pour le DG qui lui file des petits projets à faire. J’ai cru comprendre qu’elle était détestée de toute la (petite) boite car sa position auprès du DG la rend un peu hautaine. Il faut dire qu’elle est jolie, qu’elle met des robes ultra-courtes et que le DG, tout homme qu’il est, la dévore des yeux (en croyant que personne ne le remarque bien entendu).

Il fallait donc que je mette les pendules à l’heure et que je lui montre que je ne voulais pas entrer dans son jeu. Elle peut s’amuser avec les autres employés qui sont plus jeunes et ont moins d’expérience que moi, et certainement sont jaloux de sa position. Mais en ce qui me concerne, c’est chacun chez soi et tout ira bien.

Et puis il y a les gens sympas, la majorité heureusement, ceux avec qui je vais déjeuner et prendre un verre le soir après le boulot. Ceux qui sont ravis de m’aider quand j’ai une question et ceux avec qui je plaisante volontiers.

Je viens d’être contactée par une autre boite avec qui j’avais eu un entretien. Pour un poste que je rêvais de faire. Ils se sont manifestés trop tard, malheureusement. Pour le coup dans cette boite la, je n’avais eu aucun red flags.
Dans la boite dans laquelle je suis j’avais eu deux red flags : la fille hautaine dont je viens de parler et le DG qui m’avait un peu agressé lors de l’entretien. Je pense qu’il ne croit pas que je suis la bonne personne pour le poste. Il va attendre que je fasse mes preuves bien sûr, mais surtout il a de l’estime pour mon chef, donc il l’a laissé faire son choix parmi les candidats.

Alors j’ai toujours un petit doute bien entendu, mais j’espère qu’il va se dissiper.

Voila pour les premières semaines dans la boite. Semaine trois commence lundi.

mardi 1 avril 2014

La vie en entreprise : le premier jour de travail



Qui n’a pas eu cette petite appréhension qui serre le ventre la veille du premier jour dans une entreprise ?
Moi je me suis réveillée plus tôt que d’habitude, bien avant que mon réveil ne sonne. Et toute la journée de la veille, je n’ai cessé de penser au lendemain.
Avec bien entendu  des questions sous-jacentes : Ai-je fait le bon choix ? Les collègues sont-ils sympas ? Vais-je réussir dans la mission qui m’est confiée ?

Et puis le jour venu, il y a des questions beaucoup plus pragmatiques : que vais-je mettre ? Cela parait facile, mais en réalité, c’est plus compliqué qu’on ne le croit. Il y a toujours de dress-code dans les boites, et on ne veut pas être complètement à coté.
Me lever plus tôt m’aura donc servit à prendre un petit déjeuner tranquillement et à pouvoir penser à ce que j’allais mettre pour avoir l’air bien, mais pas trop bien habillée. La première impression compte.

Et puis voila, je suis arrivée au bureau. Et j’ai été agréablement surprise, car j’étais attendue : rien n’a été laissé au hasard. Mon ordinateur était prêt, mon bureau également, mon email fonctionnait déjà…
Je pense que c’est la première fois de toute ma carrière que je vois cela, normalement il y a toujours un couac. Un truc qui fait que nous ne sommes pas opérationnels de suite.
La, je dois dire que c’était un sans fautes. Tout a été prévu. Et surtout tout fonctionnait.

Alors, je sais que beaucoup de gens ont déjà vécu cela et savent ce que l’on fait un premier de bureau, mais je vais décrire rapidement pour ceux qui découvrent.
C’est très simple : on nous donne notre matériel, on nous présente les collègues dont on ne se rappellera aucuns prénoms, on rencontre les ressources humaines pour finaliser l’administratif et on nous remplit le calendrier pour les deux semaines suivantes en formations et réunions d’informations.

Moi j’appelle cette période : la lune de miel.

On n’a pas encore de problèmes à résoudre, pas encore d’emails qui nous demandent de faire quoi que ce soit, les collègues ne sont pas encore habitués à nous solliciter, et notre chef ne nous demandent pas grand-chose.
Cela n’arrive qu’une seule fois dans le temps que vous aller passer dans la boite, il faut en profiter.

J’ai passé mon premier jour à mettre en marche mon matériel et appréhender les divers logiciels qui sont utilisés dans la boite. Et j’ai pu prendre le temps de lire la documentation sur les produits.

Mon chef a organise un déjeuner de bienvenue avec l’équipe. Je suis rentrée fatiguée, mais ravie. Pourvu que ca dure !

La vie en entreprise : La lettre d’embauche


Ca y est ! Je viens de recevoir la lettre d’embauche ! Je suis contente, et surtout, tout à coup, je me sens libérée d’un poids énorme.
Tous ces mois de recherches à envoyer mon CV, répondre à des annonces, attendre des appels, regarder mes emails toutes les heures pour voir si je suis contactée… Tout cela c’est fini ! Enfin !
Je suis soulagée d’un poids énorme !

Mais alors, pourquoi est-ce que je ressens ce vide ?
J’ai une impression bizarre. Un peu comme quand on sait qu’on a quelque chose d’important à faire et qu’on arrive plus à se rappeler quoi. Si vous avez mon âge, vous savez très bien de quoi je veux parler.
Et puis quand je prends mon ordinateur, je ne sais plus trop quoi faire avec. Je regarde les nouvelles, et ma routine de recherche qui me prenait tellement de temps, je n’ai plus besoin de la faire.
J’avoue que j’ai continué encore quelques jours, comme ca, pour voir si THE poste était en ligne. J’ai eu du mal à arrêter. Par contre, je n’ai pas répondu, j’ai juste regardé.
Un peu comme pour me rassurer sur mon choix. Non, il n’y a rien de mieux en ligne, oui j’ai eu raison d’accepter l’offre.
J’ai tout de même fini les processus d’entretiens avec deux autres sociétés avec qui j’avais bien avancé. Mais je n’aurais pas du. Je vous déconseille de le faire, cela m’a totalement épuisée.
Je pense que mon cerveau avait enregistré le fait qu’il pouvait relâcher un peu la tension, et du coup toute la fatigue émotionnelle accumulée pendant ces longs mois de traversée du désert, est apparue.
J’ai complètement raté l’entretien avec une des boites, malgré toute ma bonne volonté pour avoir l’air intéressée et professionnelle, je n’ai pas pu m’empêcher de leur dire ce que je pensais. J’étais libérée des contraintes que l’on s’impose lors des entretiens et j’ai posé les questions que j’avais vraiment envie de poser. Finalement cela m’a fait du bien.
Mais il est inutile a mon avis de s’imposer cela.

Ensuite il y a le moment ou on pense a la suite, quand on aura accepté l’offre et décidé d’une date de commencement vers notre nouvelle vie, notre nouvel eldorado. Et oui, on a beau savoir que c’est faux, malgré toutes les précédentes expériences que nous avons eu, nous ne pouvons nous empêcher de penser que l’herbe est plus verte ailleurs.

Maintenant il faut s’organiser. Et alors là, il y a deux possibilités. Soit on n’est pas en poste et il s’agit d’une organisation purement personnelle : les gamins, les transports, le diner…

Soit on est en poste et la il faut un plan de retrait :
Lorsqu’on est en poste et que nous acceptons une offre dans une autre boite, il y a un moment de jouissance. En effet, si on a décidé de partir, c’est que nous n’étions pas ou plus en phase avec notre poste actuel. Et ce nouveau poste, c’est la délivrance.

Toutes ces tâches ingrates que je devais faire parce que personne d’autre ne voulait les faire, et que je suis le plus bas dans l’échelle hiérarchique, je vais pouvoir les laisser derrière moi, comme un mauvais souvenir.

Je vais enfin pouvoir dire ce que je pense à mon chef actuel : Tout ce qui va mal dans l’entreprise, tout ce qui selon moi pourrait être amélioré, quelles sont les vraies raisons qui me font partir et même peut-être ce que je pense de lui.

Arrivée au moment de poser sa démission, on a dormi, on a réfléchit, et finalement on la joue soft. Pas envie de bruler des ponts et surtout pas envie de s’embêter dans des explications qui de toutes façons ne serviront à rien.
Et oui ! Si cela servait à quelque chose ca se saurait ! Les problèmes de petits chefs tyranniques seraient résolus, les conditions de travail seraient meilleures et les payent justes.
Donc, avis aux jeunes : du haut de votre jeunesse idéaliste, prenez ce conseil comme celui d’un ami. Tournez le dos, partez vers de nouvelles aventures mais ne perdez pas votre temps à expliquer les vraies raisons de votre départ. Même si les entreprises se disent prêtes à entendre les problèmes qui les gangrènent, en réalité, la remise en cause est tellement lourde, qu’ils préfèrent fermer les yeux. Ne dit-on pas que les absents ont toujours torts ?
C’est vieux comme le monde et c’est universel.

Faites votre pot de départ, versez votre larme pour les collègues sympas que vous laisser derrière, mais partez vers de nouvelles aventures avec le sourire !

C’est mon cas !